Dans un précédent post nous vous invitions à découvrir la première partie de l’exposition Mister Freeze, « Lost », présentée à Toulouse au mois d’octobre dernier. Pour cette seconde partie, « Found », les organisateurs ont convié une dizaine d’artistes dans une partie annexe de l’espace Cobalt encore en friche, invitant les spectateurs à découvrir des œuvres in-situ, comme s’ils avaient franchi la palissade d’un terrain vague. Ici, Alëxone, Sebastien Preschoux, Wow123, Katre, Legz, Benjamin Laading, Reso, Poes, Gris1, Der, Sherio, Lenz et ECB sont intervenu directement sur les murs du bâtiment. Au-delà des différentes peintures murales, Alëxone et Sebastien Preschoux se sont emparés de leur pièce pour y proposer une installation unique mêlant la peinture de l’un aux tissages géométriques de l’autre. Sherio quant à lui proposait une anamorphose de son icosaèdre. Enfin, Hendrik « ECB » Beikirch, investissait sous les yeux du public la façade extérieure du bâtiment. Durant trois jours, il a peint le visage d’une femme marocaine, en écho à son dernier projet en date « Tracing Morocco ». Retour en images sur les coulisses de l’évènement.
Mister Freeze – Edition 2015 (Film Officiel) from Tomat’Prod on Vimeo.
Dans la première salle, les spectateurs sont invités à pénétrer l’univers fantasque d’Alëxone mixé à celui, plus structuré, de Sébastien Preschoux. Plongée dans l’obscurité et éclairée à la lumière noire, la pièce porte sur ses murs les personnages loufoques d’Alëxone et ses célèbres oediperies, transpercés par l’installation filaire de Sébastien Preschoux, passionné d’art optique. Habitués à travailler ensemble, les deux artistes ont redéfini l’espace qui leur était attribué, plongeant les visiteurs dans leur univers à la fois graphique et illustratif.
Writer incontournable de la scène allemande depuis près de 25 ans, Wow123 présente ici son travail d’atelier. Basé sur la mire des télés d’antan, il décline son travail géométrique sur toile et en sculpture avec une précision remarquable.
Dans la salle dédiée à l’exploration urbaine qu’il partage avec Legz, Katre a collé au mur une photographie d’un lieu à l’abandon dont il a prolongé les lignes de fuites à la bombe avant d’y apposer son célèbre « K » orange. Il a également disposé quelques éléments récupérés ici et là pour renforcer l’ambiance des lieux abandonnés dans lesquels il intervient régulièrement.
Spécialisé depuis plus de vingt ans dans l’exploration urbaine, Legz a investi le mur qui fait face à celui de Katre pour illustrer son « style spaghetti », une signature abstraite et unique qu’il décline généralement en chrome et noir dans les bâtiments en ruine et autres espaces oubliés de nos villes.
En plus des quelques toiles qu’il présente dans la première partie de l’exposition, Benjamin Laading a peint un grand mur au motif d’un éclair surgissant d’un nuage sombre. Avec sa technique originale en pointillés, il illustre en grand format le trait d’un fat-cap géant, signe distinctif de son œuvre.
Non content de gérer une partie de l’organisation de l’évènement, Reso a trouvé le temps de peindre un mur illustrant les motifs qu’il décline actuellement sur toile : le cercle, la déchirure, le tag et le lettrage.
Face à Benjamin Laading, Poes a peint une fresque riche et colorée, caractéristique de son univers onirique et plein d’humour qu’il décline depuis une dizaine d’années sur toile.
Dans la salle qu’il partage avec Der, Sherio et Lenz, Gris1 a peint un grand félin tout en fils et en couleurs vives. Si une grande partie de son travail est basée sur des lettrages tout en rondeurs qu’il peint aux quatre coins du globe, ce travail à base de lignes colorées constitue une partie importante de son œuvre.
Writer incontournable de la scène toulousaine au sein du collectif Truskool, Der s’est depuis bien longtemps spécialisé dans des lettrages en 3D qu’il peint avec une précision diabolique. Ici, c’est à partir de formes abstraites qu’il décline ce travail de volume, en écho aux toiles présentées sur le même mur.
Actif sur murs depuis près de vingt ans, Sherio présente ici un autre aspect de son travail : L’icosaèdre, cette forme géométrique qu’il emmène dans divers lieux pour la photographier sous différents angles, en écho au Land Art. Ici, c’est par un travail d’anamorphose qu’il montre sa figure fétiche, visible depuis un fauteuil en cuir et en métal, fabriqué par l’artiste toujours à partir de cette forme géométrique à vingt faces.
Artiste toulousain marqué depuis l’enfance par l’univers des Legos, Lenz décline les jouets de cette marque en peinture depuis de nombreuses années. Ici, c’est avec un réalisme remarquable qu’il illustre en grand format les jouets de son enfance.
Pour répondre aux œuvres qu’il présente dans la première partie de l’exposition, Hendrik « ECB » Beikirch s’est attelé pendant plusieurs jours à peindre le portrait d’une femme marocaine sur la façade extérieure du bâtiment. Issu de sa récente série de peintures « Tracing Morocco », ce portrait s’inscrit dans un processus d’observation basé sur le voyage et la rencontre.
Pendant sept jours, l’exposition a accueilli un public nombreux et varié, à l’image des œuvres présentées. Avec une ampleur grandissante d’années en années, l’exposition Mister Freeze est désormais un rendez-vous incontournable pour tout amateur d’art urbain curieux de l’évolution d’artistes confirmés ou à la découverte de talents émergents. La passion et le sérieux de l’équipe Faute O Graff laissant présager du meilleur pour les éditions futures, rendez-vous est pris pour l’année prochaine.
Texte : Nicolas Gzeley
Photographies : Big Addict, Eric Lourenço, Roswitha, Katre, Nicolas Gzeley, Faute O Graff.