Direction Marrakech à la rencontre de l’artiste parisien Tanc qui présente « New Horizons », sa deuxième exposition personnelle dans la David Bloch Gallery.
Cette exposition présente deux facettes distinctes du travail de l’artiste. La première, composée de lignes tressées au fat cap, fait référence au tag et à l’écriture que l’artiste décline depuis de nombreuses années. Réalisées en un jet, remplissant la toile dans son intégralité de façon brute et spontanée, les images abstraites et géométriques de Tanc cherchent à figer ses émotions de façon esthétique et harmonieuse.
« Mes recherches de ces dernières années m’ont amené à peindre de manière automatique. Je deviens ainsi une machine dont la cadence est actionnée par mon ressenti. Cela définit la densité de peinture projetée ainsi que la vitesse de mon bras qui agit comme un métronome. »
Tanc
La seconde partie de l’exposition, plus surprenante, présente une nouvelle série de peintures où l’abstraction le dispute au figuratif. Projetant sa peinture au sol sur du papier qu’il déchire en morceaux pour reconstituer ses images à la manière d’une mosaïne, Tanc nous emmène dans un univers sombre et lunaire. Ici, on devine des paysages irréels desquels émane une sensation de solitude où le spectateur est invité à se perdre.
« En travaillant sur des papiers positionnés au sol, je me suis mis à produire des patterns – exposés à New York en 2013 – que j’ai juxtaposés comme si je réalisais un puzzle. Cette façon de créer m’a totalement fasciné. Mon conscient reprend ainsi une place intégrante dans ma peinture. Elle révèle ce que produit mon inconscient dans la phase machinale. »
Tanc
New Horizons – Tancrède « Tanc » Perrot
David Bloch Gallery, 8 bis rue des vieux Marrakchis, Marrakech
Jusqu’au 27 mars 2016
Parallèlement à son exposition, Tanc s’est associé à Steph Cop, un ancien writer incontournable de la scène parisienne, tourné vers la sculpture depuis de plusieurs années. Ensemble, il ont créé « Aro Axiome », une installation monumentale en forme de cube métallique recouvert des écritures de Tanc. Par une petite entrée, le spectateur est invité à pénétrer dans cette curieuse boite pour y découvrir l’imposante sculpture de Steph Cop. On se retrouve alors dans un espace intime de réflexion contrastant avec le caractère massif de l’installation et l’agitation urbaine alentour. Placée à l’occasion de la sixième biennale de Marrakech sur le parvis de la gare, cette installation est visible jusqu’au mois de mai 2016.
Texte : Nicolas Gzeley
Photographies : Tanc & David Bloch Gallery
