Cost envahit Paris

Durant le mois d’août dernier, les rues de Paris se sont vues recouvertes d’affiches aux slogans mystérieux signées Cost et ENX. Rapidement relayée sur les réseaux sociaux, bon nombre d’amateurs de street art ont vu à tort cette invasion comme l’arrivée de deux nouveaux venus sur la scène parisienne.
Retour sur un parcours atypique…

 

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Pour ceux qui ont connu le graffiti des nineties, le nom de Cost va de pair avec celui de Revs. Dès le début des années 90, le duo se fait connaitre en inondant la grosse pomme de stickers et affiches en noir et blanc à la typographie simple et lisible, rompant avec les codes classiques du graffiti qui n’était alors réalisé qu’à la bombe ou au marqueur. Un graffiti qu’ils pratiquaient chacun de leur côté avant de s’associer.

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Revs s’appelait alors Revlon et l’on pouvait voir ses lettrages en couleur sur les murs des parkings ou sur le flanc des rames du métro dès le milieu des années 80. Cost quant à lui se fit remarquer à la fin des années 80 avec ses tags et throw-ups en compagnie de son crew KRT.

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Réunis avec la même volonté de ne plus être un simple tag parmi des milliers d’autres, Cost et Revs recherchent alors de nouvelles techniques pour sortir du lot. Les deux compères se concentrent alors sur leur production massive de stickers imprimés puis investissent les toits de New York d’où ils tracent au rouleau et à la perche leur noms en format XXL. Là encore, la lisibilité de leur typographie, la technique utilisée et le choix des spots qu’ils investissent marquent les esprits. Ce faisant, ils s’inscrivent comme les pionniers d’une mouvance « post-graffiti » aux côtés de Shepard Fairey, Twist, Espo, KR, Os Gemeos, André… Tous anciens writers cherchant de nouvelles façons d’interagir avec la ville et ses habitants.

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Au milieu des années 90, Cost marque une pause dans ses activités nocturnes suite à une arrestation en flagrant délit. De son côté Revs investit les tunnels du métro new-yorkais où, à l’aide d’un rouleau blanc et d’une bombe noire, il dissémine ça et là les pages d’un journal intime. Quelques années plus tard, il revient à la surface pour fixer sur le bitume des trottoirs des sculptures en métal représentant les quatre lettres de son nom.

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Il faudra attendre 2010 pour voir réapparaitre les affiches de Cost à New York, désormais accompagnées de celles de sa nouvelle partenaire ENX. Comme à son habitude, Cost ne fait pas les choses à moitié : en quelques semaines seulement, il a déjà couvert de long en large les rues de sa ville.

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C’est ce qu’ont pu vérifier les parisiens cet été lorsque Cost débarque à Paris en compagnie de ENX. Accueillis par Invader, ils ont minutieusement quadrillé la ville et imposé leur nom dans une capitale déjà saturée d’images. Preuve d’un savoir faire et d’une détermination remarquable que la petite communauté du street art parisien n’a pas manqué de saluer en relayant sur les réseaux sociaux chacune des actions de ce trio hors normes.

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Texte : Nicolas Gzeley
Photographies :
Revlon : The Art of Getting Over – Stephen Powers – St. Martin’s Press
Throw-ups Cost : Cost / Graffiti NYC Graff
Revs Cost rollers : Pajones Crew / Radder With Banaynays
Revs tunnels & sculptures : The Art of Getting Over – Stephen Powers – St. Martin’s Press
Revs sculptures : Lunapark
Cost ENX Invader Paris : Silvio Magaglio