Retour sur l’intervention de Romain Froquet sur le mur du square Karcher dans le XXème arrondissement de Paris. Sollicité par l’association Art Azoï qui invite régulièrement des artistes à peindre ce mur de cinquante mètres de long, il succède ainsi à Legz « The Spaghettist » en réalisant une longue frise qui sera visible tout l’été avant que Nassyo ne vienne à son tour investir le mur.

Originaire de Lyon, Romain Froquet migre à Paris et intègre le collectif 9ème Concept en 2000. Passionné d’art ethnique, il concentre son travail sur toile ou sur papier où il décline ses influences africaines et sud-américaines. Des masques déstructurés faits de formes abstraites, de lignes et de courbes dans lesquels on retrouve parfois quelques éléments figuratifs comme des yeux. Inspiré par la Figuration Libre comme par le graffiti, il peint également des murs qu’il voit comme un complément de l’atelier.

« Ici j’ai essayé de me renouveler en ce qui concerne la couleur. Habitué aux teintes de bleu rehaussées d’une pointe d’orange, j’ai réalisé en arrivant sur le mur que c’était le code couleur que Legz avait choisi pour sa fresque. Je suis donc parti sur une base de jaune et d’orange à laquelle j’ai ajouté des masses marron et blanches. Je privilégie souvent l’improvisation mais ici j’ai préféré partir d’une esquisse dessinée au préalable. Travaillant principalement à l’acrylique et à la bombe, j’ai ensuite cerné les masses de couleurs par de longues lignes noires puis j’ai ajouté des choses plus spontanées. Des coulures, des giclures, du grattage, apportant ici et là un peu de matière. Avec ce format tout en longueur, comme une frise, j’ai conçu cette fresque comme le détail d’une de mes toiles, un focus en taille XXL. »

Propos recueillis par Nicolas Gzeley
Photographies de Agathae Montecinos et Nicolas Gzeley