Summer Joy

Quelques semaines avant son départ pour Marrakech où il exposait au mois de novembre dernier ses récentes productions dans la David Bloch Gallery, Alëxone réalisait deux murs privés pour un particulier féru de graffiti.

On y retrouve son bestiaire fantasque constitué d’animaux loufoques et de personnages dégingandés mixés avec ses désormais célèbres œdiperies. Travaillés dans un chaos de couleurs vives, on reconnaît dans ces deux murs l’univers déjanté teinté d’humour qu’il décline depuis de nombreuses années dans son atelier.
Retour sur une courte semaine haute en couleurs.

 

Banana Spleen

Une fois son mur terminé, Alëxone s’est enfermé pendant plusieurs semaines dans son atelier afin d’y préparer son exposition à la David Bloch Gallery située dans le quartier de Guéliz à Marrakech.

Après les joies de l’été, le spleen de l’automne est venu pointer le bout de son nez. Alëxone en a profité pour réaliser une série de toiles colorées aux accents plus intimistes qu’à l’habitude. En effet, son univers fantasmagorique peuplé d’animaux difformes et hybrides est cette fois teinté d’une mélancolie diffuse où la légèreté enfantine le dispute à une vision plus sombre et plus violente. Mais ne vous y trompez pas, sa loufoquerie et son humour ravageur sont toujours au rendez-vous. Fidèle à lui-même, il souligne par un savant travail de volume, d’ombres portées et de transparence les différentes couches qui forment ses images, imposant une lecture stratifiée comme s’il avait superposé plusieurs calques les uns sur les autres. Travaillant parfois sur différents tissus aux motifs géométriques et colorés, Alëxone rend également hommage au savoir-faire de l’artisanat marocain, hommage souligné par huit volumes en cuivre réalisés spécialement pour l’occasion par des artisans locaux que l’artiste a rehaussés sur place à l’encre et à l’acrylique. Visible durant tout le mois de novembre 2014, cette exposition prouve, s’il en était encore besoin, le talent et le sérieux du travail d’Alëxone qui, bien qu’issu du milieu du graffiti, se présente à juste titre comme un artiste à part entière.

Textes et photographies (Paris) : Nicolas Gzeley
Photographies (Marrakech) : David Bloch Gallery