Si les arts urbains connaissent depuis une quinzaine d’années un intérêt croissant de la part d’un public de plus en plus large ; ses origines, ses codes, ses acteurs et leur démarche n’en demeurent pas moins obscurs pour le plus grand nombre. Avec l’apparition des nouvelles technologies, l’accès à cette « sous-culture » le plus souvent cryptée s’est certes démocratisé, mais seules les images de cette pratique circulent à vitesse grand V, à grand renfort d’un viralisme populaire.

C’est à partir de ce constat qu’est né en 2014 Spraymium Magazine. Réalisé par des passionnés qui documentent cet univers depuis plus de trente ans, ce web-magazine entend mettre en perspective un art dont les acteurs, les pratiques et les aspirations sont multiples. Mettant l’accent sur la photographie, le processus créatif, le parcours et le propos des artistes, Spraymium Magazine a pour ambition de suivre ceux qui, souvent dans l’ombre, parfois sous les feux des projecteurs, créent, cherchent, expérimentent et défrichent, bien au delà d’un buzz préfabriqué.

Indépendante, bénévole et volontaire, l’équipe de Spraymium Magazine n’entend pas flatter le consommateur qui est en chacun de nous, mais le rendre curieux, critique et avisé. Le graffiti, post-graffiti, street-art, urban-art, néo-muralisme, quel que soit le nom que vous lui donnez, n’est pas l’art des communicants, mais celui de celles et ceux qui cultivent leur talent par le travail, la recherche et l’originalité afin de tracer leur propre voie.

NICOLAS GZELEY
Fondateur et rédacteur en chef de Spraymium Magazine
Photographe, artiste urbain, auteur, journaliste, archiviste et commissaire d’exposition, Nicolas Gzeley documente la scène graffiti hexagonale depuis le début des années 1990.
Après quelques projets de fanzines, il réalise avec le photographe Silvio Magaglio la rubrique graffiti du magazine hip-hop Radikal de 1996 à 2005 et collabore à divers magazines et livres spécialisés.
En 2002, il réalise avec OKT le magazine Worldsigns, premier magazine consacré au post-graffiti.
L’année suivante, il crée avec Silvio Magaglio et RCF1 le magazine Gettin’Fame puis, au début de l’année 2008, il fonde le magazine Graffiti All Stars dont il est rédacteur en chef jusqu’en 2012.
De 2017 à 2018, il est rédacteur en chef du magazine d’art urbain Stuart, il co-signe en 2019 l’ouvrage L’Art Urbain de la collection Que Sais-je ? puis il intègre la même année le conseil d’administration de la Fédération de l’Art Urbain, au sein de laquelle il pilote le projet Arcanes.
En 2022, Nicolas Gzeley fonde avec Laurent Sanchez, Gautier Bischoff et Karim Boukercha le Centre Arcanes, centre national des archives numériques de l’art urbain, dont il est actuellement président du conseil scientifique et artistique.

Contributeurs:
Silvio Magaglio, Stéphanie Lemoine, Chrixcel, Morgane Leluc, Justine Brault, Agathae Montecinos, Stéphanie B.

contact : spraymiummagazine@gmail.com

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Notions générales de l’art urbain

Définir l’art urbain en quelques lignes est une entreprise périlleuse, assurément vouée à l’échec. Parce qu’il agrège des pratiques diverses qui parfois se mêlent, d’autres fois s’opposent, qu’il évolue et se renouvelle sans cesse – tant dans ses esthétiques, ses techniques, ses intentions ou son vocabulaire – l’art urbain ne peut se résumer en une définition exacte et définitive.

Depuis près d’une décennie, l’engouement massif pour l’art urbain a vu émerger nombre d’observations et d’analyses hétéroclites, parfois fantaisistes, participant à alimenter la confusion et les raccourcis hasardeux.

De fait, certaines notions générales, bien que présentées ici de façon subjective et partielle, nécessitent d’être rappelées afin d’alimenter une réflexion collective et favoriser une meilleure lecture des œuvres d’art urbain.

Les diagrammes ci-dessous font état des courants majeurs de l’art urbain, en rappellent les principales caractéristiques et évoquent les domaines périphériques qui ont favorisé son émergence et son évolution.

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